Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots le concept de Watch Certificate™ ?
Watch Certificate™ propose des passeports numériques basés sur la blockchain afin d’authentifier, certifier et assurer des montres de luxe.
Nous distinguons deux types de clients : les propriétaires de montre d’occasion, et les acheteurs de montre neuve.
Dans le cas d’une montre d'occasion, le propriétaire apporte sa montre dans une horlogerie partenaire proche de chez lui, qui réalise une authentification afin de garantir son authenticité. Cette procédure implique une évaluation minutieuse par des horlogers expérimentés, documentée de photos haute définition, suivie par la validation par un expert reconnu, localisé en Suisse ou ailleurs, selon la spécificité de la montre. Une fois ce processus terminé, le certificat numérique de la montre en question est actif.
Dans le cas des montres neuves, Watch Certificate™ est directement en contact avec les manufactures, à qui la technologie est vendue en SaaS. Ainsi, dans la boîte de chaque montre se trouve un certificat Watch Certificate™, qui viendra prendre sa place dans le portefeuille numérique du smartphone du client final. Ce passeport donne accès à divers services tels que l’historique des maintenances de la montre, ou encore des offres d'assurance. Dans le cas d’une montre neuve, le passeport Watch Certificate™ remplace la carte de garantie traditionnelle.
Quelle est la valeur ajoutée pour les clients de se voir proposer un certificat d’authenticité ancré sur la blockchain pour leur montre ?
Premièrement, cela permet d’éviter les contrefaçons avec les certificats d’authenticité en papier. Ces derniers fonctionnent souvent avec des numéros de série écrits à la main lors de la vente, ce qui est facilement falsifiable. Le passeport Watch Certificate™ inclut huit photos haute définition de la montre, y compris le numéro de série.
Par ailleurs, Watch Certificate™ constitue un tiers de confiance entre le propriétaire de montre et d’autres entreprises, qui peuvent proposer leurs services à travers le passeport numérique de la montre. Par exemple, Watch Certificate™ propose une assurance contre le vol à l’arrachée via son partenaire Lloyds, ce qui est rare dans l’univers de l’horlogerie. Ce dernier service est rendu possible via les garanties d’authenticité du passeport Watch Certificate™, qui garantissent à la compagnie d’assurance l’existence et la valeur de la montre.
Sur un plan pratique, Watch Certificate™ propose un historique des maintenances de la montre, ainsi qu’un outil de planification des prochaines dans des horlogeries à proximité de l’usager. Tout l’historique technique de la montre est consigné dans un seul endroit, ce qui permet à l’usager de ne plus conserver les factures de ses réparations passées.
Enfin, il est possible de « blacklister » une montre en cas de vol. Le numéro de série est alors communiqué à la marque et inscrit dans un registre de montre volée, ce qui rend difficile la revente potentielle de la montre, et peut permettre de la retrouver dans le futur.
Est-il intéressant pour les manufactures d’utiliser la blockchain pour authentifier leurs montres ?
En réalité, il s’agit pour la manufacture d’une garantie plutôt que d’une authentification. A travers son passeport, Watch Certificate™ vend à la manufacture un moyen de créer un lien avec le client final. Dans la mesure où la manufacture vend en majorité à travers des détaillants, et non en direct, elle n’a pas beaucoup de visibilité sur qui sont ses clients finaux. La facture d’achat fournie par le détaillant suffit aux clients pour faire guise de garantie. Les clients finaux prennent donc rarement contact avec la manufacture. Pour la manufacture, il s’agit donc d’une opportunité de créer un contact avec le client final, afin d’inscrire les données associées dans son CRM (avec l’accord du client), de l’inviter à des évènements, de lui proposer des offres exclusives liées à sa montre, etc.
Quels sont les plus gros défis quand on implémente une authentification par blockchain ?
Le lien entre l’objet physique et le token est le plus compliqué à maintenir, il peut se briser très facilement. D’où l’importance de remettre à jour le passeport numérique de la montre à chaque moment de la vie de la montre, en se fondant sur les compétences et la fiabilité du tissus horloger dans le pays du client.
Au sein d’une entreprise qui souhaiterait implémenter une solution blockchain pour authentifier ses articles, le plus compliqué serait probablement de créer un standard simple qui peut être compris par l’ensemble de l’entreprise.
Comment faites-vous face aux frais inhérents à l’usage d’une blockchain (gas fees) ?
Watch Certificate™ accompagne le propriétaire tout au long du cycle de vie de sa montre (réparation, changement de bracelet, vente…). Des commissions sont prélevées à chaque fois, qui permettent de couvrir les gas fees liées à l’usage d’une blockchain, qui entraîne naturellement des coûts.
Les manufactures payent quant à elles un accès à la plateforme, ainsi qu’un coût unitaire par montre vendue. Cependant, il n’y a pas un coût récurrent qui pèse sur la marque une fois la montre vendue.
Pouvez-vous détailler votre usage de la blockchain sur un plan technique ?
Les certificats d’authenticité sont sous forme de NFT, stockés sur la blockchain.
Toutes les données des montres sont inscrites dans les NFT (sauf les informations personnelles des clients). Cela rend les NFT pérennes, même si Watch Certificate™ venait à disparaître en tant que tiers de confiance.
La blockchain utilisée est Polygon. Il s’agit donc d’une blockchain publique.
Les usagers ne possèdent pas directement leur NFT (sauf s’ils en font la demande). Cela permet d’éviter de demander aux clients de créer un wallet s’ils n’en possèdent pas (environ 95% des clients). Watch Certificate™ stocke les NFT dans son portefeuille sécurisé.
Est-ce que le mot « blockchain » inspire confiance et fait vendre ?
Watch Certificate™ n’insiste pas trop sur la partie technique afin de ne pas embrouiller les clients. La technologie blockchain et les NFT apportent de la valeur chez les connaisseurs, mais gardent encore chez certains clients potentiels une mauvaise connotation de « buzzword » d’arnaque.